Par Marc Bilodeau
Considérée pendant des années comme une lubie marginale, la course pieds nus semble aujourd’hui gagner en popularité, à un point tel qu’il semble qu’il soit devenu plutôt branché de sortir à découvert. Est-ce que nous assistons à la naissance d’une mode passagère ou est-ce que la nature reprend finalement ses droits? Examinons pourquoi l’homo-sapiens du 20ème siècle sent le besoin de montrer ses pieds.
S’il est tentant de penser que nous assistons aujourd’hui à la naissance d’un mouvement nouveau, il est important de se rappeler que le barefooting a été inventé il y a des centaines de millions d’années par l’homo-erectus. Pendant des millénaires, l’homme a couru pieds nus. Il a poussé des bêtes féroces à l’épuisement sous l’accablante chaleur du soleil sans Nike Pegasus aux pieds. Il a colonisé des continents entiers sans semelles compensées, sans mousse absorbante et sans coussin d’air. Pendant tout ce temps, la course pieds nus lui a permis de survivre. Les meilleurs coureurs ont survécu. Au fil de centaines de générations d’évolution, l’Homme a pris et gardé le contrôle de la chaîne alimentaire sans se demander s’il devait atterrir sur le talon ou sur les orteils.
Ainsi, selon moi, la réponse à la question est écrite dans nos gènes : nous sommes faits pour courir pieds nus.
En effet, lorsque nous courons pieds nus ou chaussés d’équipements minimalistes, la plante du pied absorbe le choc du contact avec le sol au lieu du talon de la semelle de nos chaussures. Le tendon d’Achille et le mollet peuvent jouer pleinement leur rôle dans l’absorption et la diffusion de l’énergie, diminuant les contraintes sur les articulations de la cheville et du genou. Lorsque nous courons pieds nus, l’extraordinaire machine que nous a livrée l’évolution est utilisée de la manière pour laquelle elle a été conçue.
Ce retour naturel aux bases de la mécanique du corps humain constitue selon moi la meilleure raison de libérer nos doigts de pieds. Allez-y, tentez le coup pour quelques mètres. Votre corps en redemandera.